Un Trott’Metiss’Art en collaboration avec le théâtre de la Comédie de Genève et la fondation Cap Loisir.

Des personnes âgées issues d’Uni 3, huit au total, 11 personnes porteuses de handicap et usagers de Cap Loisir se sont rencontrées autour de ce parcours de création-et de découverte interactif.

La Comédie de Genève et la Compagnie Tohu Wa Bohu ont réalisé un projet de médiation et de création artistique échelonné sur trois ans (2016-2019), destiné (pour ce qui est du volet médiation) aux établissements scolaires du Secondaire I et II, à l’Université ainsi qu’à différentes associations du Canton de Genève travaillant en lien avec des populations atypiques. Elles sont « les visages cachés de ma ville ». Ce sont des personnes sans abri, des requérants d’asile, des personnes en situations de handicap, des séniors…Nous avons proposé à des personnes issues de milieux très différents de se rencontrer et de prendre part à un parcours de création autour d’une thématique définie.

En parallèle à la création d’un spectacle fabriqué à partir des propositions faites par les participants au parcours de médiation et avec eux, la compagnie Tohu Wa Bohu présentait également un autre spectacle, élaboré sur le même thème, à partir d’un texte écrit par un auteur. Ces deux créations ont été présentées au public, à la Comédie de Genève au printemps des années 2017 et 2018. La troisième saison, sous l’égide d’une nouvelle direction, a fait l’objet d’un aménagement aboutissant à l’élaboration d’un documentaire réalisé par Liliana Diaz ainsi qu’à une présentation publique de la Revue : Les illuminés du dedans rêvent ensemble.

D’une part l’enjeu est humain et vise à ce que les participants puissent vivre et découvrir la création artistique de ses prémices à son aboutissement. D’autre part ce processus de création est intimement lié au travail de médiation. Il se déploie sur huit mois et propose de découvrir des instruments surprenants dont la richesse vibratoire est féconde, un travail du corps et de la voix qui va à la rencontre des émotions et de leur expression, une prise de conscience de l’espace de l’autre et de nos frontières intimes.  Il a bien-sûr fallu que ces deux populations se rencontrent.

«Etre avec des gens ordinaires est vraiment une très belle occasion pour nous, parce que si nous sommes toujours entre handicapés, on n’avance pas ! » témoigne Sophie dans le documentaire issu de ce parcours. « Mon regard sur le handicap a complètement changé. Je peux aller vers eux beaucoup plus facilement maintenant et j’aimerais continuer à partager des projets avec ces personnes », nous confie Suzan, âgée de 83 ans.

Ce parcours s’est déployé au-delà de nos espérances, d’une aventure artistique il s’est changé en une aventure humaine et laissera de traces en chacun de nous.